Tribune : Oui, Monsieur le Président, ouvrons le chantier du dialogue national !

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Par M. Ndiaye, juriste consultant, Chef des Services Administratifs à l’UFR des Sciences de la Santé – Université Gaston Berger
Coordonnateur départemental du Mouvement pour la Transformation Nationale (MTN)
Dans une Nation à la croisée des chemins, le dialogue ne doit plus être un luxe, ni une stratégie politique, mais une exigence patriotique. Oui, Monsieur le Président de la République, il est temps d’ouvrir un dialogue sincère, structuré, et inclusif ,un dialogue qui engage toutes les forces vives de la Nation autour d’un dessein commun : refonder notre pays sur les bases de la justice sociale, de la dignité humaine et de la prospérité partagée.
Oui, Monsieur le Président de la République,
Un dialogue patriotique, sincère et constructif doit être le socle de la transformation nationale à laquelle nous aspirons.
Oui, Monsieur le Président,
Nous devons dialoguer sur la situation dramatique de ces enfants meurtris par la faim, rongés par la maladie, blessés dans leur chair et leur âme par les sévices psychologiques et corporels.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur la détresse de nos paysans, condamnés à une agriculture de subsistance, dont la survie dépend encore de la houe, du daba et des caprices d’une pluviométrie incertaine.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur le sort de nos vaillants pêcheurs artisanaux, sacrifiés sur l’autel d’accords obscurs, livrés à la prédation de flottes industrielles étrangères, pendant que le yaboye et le thiof deviennent des rêves inaccessibles.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur un système de santé qui, au lieu de soigner, trahit ; où les structures deviennent des tombeaux à ciel ouvert, gangrenés par la corruption et les détournements de fonds.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer pour reconstruire un système éducatif équitable, où l’enfant du pauvre, étouffant dans la chaleur accablante des classes surchargées, ou condamné à l’indignité des abris provisoires, puisse malgré tout croire à son droit fondamental à l’éducation.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur la justice, cette colonne vertébrale de la République, que l’on veut droite, indépendante, accessible, mais qui, trop souvent, chancelle sous le poids des pressions, des lenteurs, et des privilèges indus.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur l’emploi des jeunes, sur ces milliers de diplômés errants, à l’avenir suspendu, à l’espoir en berne, contraints de fuir leur terre natale pour aller mourir en silence sur les routes de l’exil ou dans les profondeurs de la Méditerranée.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur le logement, sur ces familles entassées dans des habitats précaires, inondés à la première pluie, sans eau potable, sans assainissement, sans dignité.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur la gouvernance, sur l’impératif de transparence, de reddition des comptes, sur la nécessité de briser les chaînes de la prédation systémique et de faire de la probité une exigence républicaine.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur l’environnement, sur nos forêts massacrées, nos terres polluées, nos mers surexploitées, pendant que les générations futures hériteront d’un pays abîmé, exsangue, à reconstruire de leurs mains nues.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur la culture, cette mémoire vivante de notre peuple, qu’il faut préserver, valoriser, transmettre car un peuple qui perd sa culture perd son âme.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur la place de la femme dans notre société, sur son autonomisation, son droit à la sécurité, à la justice, à l’égalité des chances dans tous les secteurs de la vie nationale.
Oui, Votre Excellence,
Nous devons dialoguer sur la réforme de l’État, sur la territorialisation des politiques publiques, sur une décentralisation effective et équitable qui donne aux collectivités les moyens de leurs ambitions.
Oui ,votre Excellence,un dialogue, pas de façade, mais de fond.
Ce pays n’a pas besoin d’un dialogue formel dicté par les agendas politiques, mais d’un dialogue de vérité, où chacun ,jeunes, vieux, femmes, travailleurs, intellectuels, paysans, pêcheurs, enseignants, agents publics, croyants et laïques aura sa place, sa voix, et sa part de responsabilité.
Oui, Monsieur le Président de la République,
Ce dialogue est une urgence. Il est le socle sur lequel nous pourrons bâtir une République plus juste, plus forte, plus solidaire.
Et à vous, citoyens de toutes sensibilités,
Je lance un appel au patriotisme, au dépassement, à l’engagement. Participons à cette œuvre commune. Le Sénégal mérite notre union, notre intelligence collective, et notre volonté partagée de construire un avenir à la hauteur de nos promesses républicaines.
Saint-Louis, le 22 mai 2025

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