L’historique d’Achoura et la tradition sénégalaise

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Avant d’être une fête musulmane, Achoura était une fête juive commémorant la victoire du Prophète Moïse sur pharaon. En 622, le Prophète Muhammad (psl), en voyant les juifs observer un jour le jeûne pour célébrer cette victoire, intime à ses fidèles de faire la même chose. Mais pour éviter la confusion entre célébration juive et musulmane, il décide que ce jeûne soit  observé pendant deux jours, les  9 et 10 eme jour de Muharram.

DES CÉLÉBRERATIONS QUI DIFFÉRENT D’UN PAYS A UN AUTRE

En Islam, les célébrations d’Achoura varient selon les pays. Au Sénégal, Achoura est un jour de paix et de  joie. Les sénégalais ont mêlé à cette fête religieuse des concepts culturels. La tradition veut qu’on offre des cadeaux et des friandises aux enfants et aux gendres. C’est ainsi qu’on note des rivalités entre coépouses surtout dans la façon de préparer le Couscous ou de faire le «Tadiabone».

La Tamkharite chez les coépouses à Saint Louis

A quelques jours d’Achoura,  les coépouses se tutoient. Les secondes épouses vont demander les frais du diner de Tamkharite chez les premières dames. C’est une tradition au Sénégal ou tout se passe dans l’harmonie la paix et la joie.  Blagues, et  traques font parties du décor. C’est ainsi que règne la paix et la concorde entre coépouses. Ces épouses montrent qu’elles sont toutes issues d’une  même famille, et essaient de valoriser leurs relations. Dans la famille Sy, au quartier Lodo, l’ambiance était au rendez-vous. Il est 12h30.

Fatou Gueye,  madame Sy, accueille chaque année les deuxièmes épouses pour leur offrir ce qu’il leur revient  de droit selon la tradition. « Depuis mon mariage je reçois chaque année les « Niarel », c’est-à-dire les secondes épouses, pour leur donner de l’argent. Cette somme va  servir  à ces femmes à préparer le diner de la Tamkharite. C’est un moment de joie parce que tu sais bien que les deuxièmes épouses ne savent pas cuisiner « kone niou doli dépense rék (riiiirre) » pour les aider à réussir le couscous pour un jour dans l’année. J’apprécie beaucoup cette nouvelle année, elle valorise les relations mais aussi participe à l’harmonie de la famille», a expliqué Madame Sy, Fatou Guèye.

Selon Oulimata Dieng, deuxième épouse , c’est une belle tradition de s’abaisser devant les premières épouses qui sont des ainées dans la maison. « Je me rends  chaque année chez les premières dames pour prendre le « Rérou tamekharite » ou le diner d’achoura. C’est une tradition perpétuée  entre coépouses pour favoriser la paix dans nos foyers. C’est une tradition qu’on a reçu de nos ancêtres  et on compte la garder parce qu’elle  veille sur l’harmonie de la famille et  montre qu’on est toutes les mêmes et qu’il n y’a pas de différence entre nous et on est de la même famille. »

Même son de cloche, pour Fagouda Camara .Pour elle, les femmes de Saint Louis vivent en paix et en famille.  «C’est juste pour blaguer qu’on dise coépouse. Mais on est une seule et unique famille ou la paix l’harmonie et la joie doivent régner entre nous», a-t-elle souligné. 

Comme pour dire que Achoura, est plus qu’une fête musulmane, mais elle permet aussi au coépouses de vivre en harmonie au grand bonheur des polygames.

Fambaye Sarr

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