[Gouvernement] 4 femmes, 2 généraux, un avocat général … : Radiographie de l’équipe de Ousmane Sonko

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Le nouveau Premier ministre, Ousmane Sonko a dévoilé, ce vendredi 5 avril 2024, une liste de 25 ministres et 5 secrétaires d’État qui composent son nouveau gouvernement. Un nouvel attelage resserré et hétéroclite. Radioscopie du gouvernement « Sonko I ».

L’attente a été longue. Le suspense est maintenant levé. Nommé au soir de la prise de fonction du Chef de l’État, le 2 avril dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko vient de dévoiler la liste de la première équipe gouvernementale. Fidèles à leur promesse de rationalisation et de réduction du train de vie de l’État, Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont misé sur une équipe réduite de 25 ministres et de 5 secrétaires d’État qui auront la charge d’opérer les ruptures annoncées par le nouveau Président de la République.

Le caractère hétéroclite du nouvel attelage gouvernemental, composé de personnalités d’horizons divers, avec des surprises à la pelle, justifie quelque peu sa longue gestation. Comme Bassirou Diomaye Faye l’avait esquissé lors de son premier discours de président élu, le lundi 25 mars dernier, le premier gouvernement de la 3e alternance placée sous le sceau de la « rupture » est effectivement composé « d’hommes et de femmes de valeur et de vertu. De Sénégalaises et de Sénégalais, de l’intérieur et de la diaspora, connus pour leur compétence, leur intégrité et leur patriotisme ».

Réaménagement et fusion de départements ministériels

Le gouvernement « Sonko I » est, en effet, composé, dans son écrasante majorité, de personnalités qui font leurs premiers pas dans l’appareil d’État mais qui jouissaient déjà, pour la plupart, d’une certaine notoriété glanée à travers de hauts faits ou d’une carrière professionnelle fulgurante. Les hommes qu’il faut ont visiblement été promus aux postes qu’il faut sans considération aucune, en privilégiant la compétence au détriment de l’engagement politique. Une rupture avec les anciennes pratiques.

De plus, plusieurs réaménagements et fusionnements de départements ministériels ont été opérés pour arriver à ce gouvernement resserré (25 contre 34 sous Macky) et relativement jeune.

Par exemple : le ministère des collectivités territoriales a été fusionné à celui de l’urbanisme avec comme nouvelle appellation, ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire dirigé par Balla Moussa Fofana.

Le nouveau ministre, Dr Mabouba Diagne, lui aussi va driver le département de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire qui a été rattaché à celui de l’Élevage. Le secteur de la Culture également ne dispose plus d’un ministère plein. Il intègre, en effet, deux autres ministères qui ont été fusionnés pour donner : le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Culture que Mme Khady Diène Gaye aura l’honneur de diriger. Même format pour le Commerce désormais rattaché à l’Industrie dans un ministère dirigé par Serigne Gueye Diop.

4 femmes, deux généraux et un avocat général

Autres points marquants du gouvernement « Ousmane Sonko I », la présence de quatre (4) femmes à des postes de hautes responsabilités. Il s’agit de : Yacine Fall (ministre de l’intégration africaine et des affaires étrangères), Maïmouna Dièye (ministre de la famille et des solidarités), Fatou Diouf (ministère des pêches, des infrastructures maritimes et portuaires) et Khady Diène Gaye (ministre des Sports de la Jeunesse et de la Culture).

Deux généraux des forces armées sénégalaises font leur entrée dans le gouvernement. Il s’agit de l’ancien Chef d’état-major général des armées (Cemga), le Général Birame Diop qui retrouve ses anciens hommes, il a été promu au poste de ministre des forces armées. Son frère d’arme, le Général Jean Baptiste Tine, ancien Haut-commandant de la Gendarmerie nationale, est nommé ministre de l’intérieur et de la sécurité publique.

Au département de la justice, le tandem Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko a porté son choix sur l’ancien procureur de la République sous Abdoulaye Wade et avocat général de la Cour Suprême, Ousmane Diagne. Son engagement pour l’indépendance de la justice sénégalaise et son intégrité ont sûrement pesé sur la balance au moment du choix.

PASTEF en force

Globalement PASTEF se taille la part belle dans le nouvel attelage gouvernemental. Huit responsables du parti occupent des ministères régaliens dans le gouvernement. Il s’agit de : Maimouna Dieye (Famille), Khady Diene Gaye (Sports et culture) Yacine Fall (ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères), Birame Souleye Diop (ministres du pétrole et de l’énergie), Daouda Ngom (ministre de l’Environnement), Olivier Boucal (ministre de la Fonction publique), Malick Ndiaye (ministre des Transports terrestres et aériens), Aliou Sall (ministre de la Communication et des Télécommunications). On note la présence d’alliés comme Cheikh Tidiane Dièye (ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement), Abdourahmane Diouf (ministre de l’Enseignement supérieur) et Moustapha Guirassy (ministre de l’Éducation) ont été ‘’servis’’. A ce propos, le premier ministre Ousmane Sonko avait déjà annoncé la couleur soulignant clairement à l’attention des membres du Pastef et des alliés qu’il n’y aura pas de « partage du gâteau ».

Les grands absents sont : Aminata Touré, Aïda Mbodji, Habib Sy entre autres. D’après les dernières informations, l’ancienne Première ministre et superviseur de la campagne du candidat Bassirou Diomaye Faye qui était pressentie au département des affaires étrangères, aurait décliné l’offre. En attendant, les autres nominations aux agences et directions dans les prochains jours, le premier ministre Ousmane Sonko a invité sa nouvelle équipe à se mettre rapidement au travail.

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