« La question de la migration irrégulière n’est pas uniquement économique. Au delà des questions économiques, il y a des spécificités selon les zones concernées par les départs » A déclaré Antoine Félix Abdoulaye Diome, ministre de l’intérieur du Sénégal
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, était à Saint-Louis ce jeudi 13 Juillet , pour venir présenter les condoléances du chef de l’état et du gouvernement aux familles des victimes du naufrage ce mardi 12 juillet au niveau de la brèche, de la pirogue qui avait à son bord environ une soixantaine et qui voulait rallier l’Espagne.
À sa descente d’avion à l’aéroport international de Saint-Louis, le ministre de l’intérieur accompagné du commissaire divisionnaire Mamadou Bocar Ly , secrétaire permanent du comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine , des responsables de la marine nationale, sapeurs pompiers, de la police et de la gendarmerie a rendu visite aux rescapés internés à l’hôpital Régional et à la base navale du Nord ,avec qui , il a échangé pour s’enquérir de leur situation et leur témoigner le soutien de l’état du Sénégal.
À cette occasion, il a abordé la question de l’émigration clandestine qui selon lui est très complexe.
» Un travail de fond est entamé depuis des années, avec la mise en place par le chef de l’état depuis le 30 Décembre 2020 du secrétariat permanent du comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine dirigé par le commissaire divisionnaire Mamadou Bocar Ly » À t-il expliqué avant de faire savoir que des échanges ont eu lieu avec les communautés de base (société civile , imams , chefs de quartier, associations de migrants ) pour la formulation de la stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière qui est déjà validée techniquement.
Selon le ministre de l’intérieur, il reste la validation de la phase politique qui démarre le 27 juillet prochain , sous la présidence du premier ministre et qui sera suivi d’un plan opérationnel pour apporter des solutions.
Mr Antoine Félix Abdoulaye Diome à apporté la réplique à ceux qui pensent que la migration irrégulière à des causes purement économique.
Pour lui , au delà des questions économiques, il y a des spécificités selon les zones concernées par les départs.
» La question de la migration irrégulière n’est pas uniquement économique.Il y a le besoin naturel chez l’être humain de découvrir d’autres horizons , d’autres cultures.C’est une question aussi vieille que le monde et qui traverse les âges » .A t-il confié.
Le premier flic de l’état a invité les uns et les autres à plus de prudence , en abordant ce sujet , pour eviter d’instrumentaliser des questions de douleurs des sénégalais.
Il a salué le travail remarquable de la base navale du Nord, des forces de défense et de sécurité (Police , gendarmerie , sapeurs-pompiers ) , et des autorités administratives.
Il a donné l’exemple d’un jeune rescapé qui lui a avoué que c’est par pure curiosité qu’il a tenté l’aventure.
Antoine Félix Abdoulaye Diome a rappelé que l’état dispose de plusieurs instruments de lutte et qu’on ne peut pas aborder la question de l’émigration clandestine sous le seul angle de la surveillance et de la répression.
» Il faut aller au delà de la surveillance et de la répression.Il ya l’aspect économique, l’aspect social et l’aspect sociologique.Après le programme Xeyu Ndaw Yi, les financements des jeunes et des femmes avec la DER /Fj , la question est beaucoup plus globale ,dont le traitement requiert un processus participatif et inclusif .Il ne s’agit pas de surveiller et de réprimer, mais impliquer pour plus d’engagement et essayer de voir comment traiter les purement économiques de façon très efficace « . Assure t’il.
Pour le besoin de se déplacer, le ministre de l’intérieur a expliqué que l’état a mis en oeuvre la migration circulaire avec des pays comme l’Espagne, permettant à des jeunes sénégalais d’aller travailler pour une saison et rentrer tranquillement.
Il déploré les huit (8) corps repêchés et les quatre (4) blessés dénombrés. Antoine Félix Abdoulaye Diome a lancé un appel aux jeunes pour plus de conscience , et éviter d’être influencés.
Aux hommes de média, il a exhorté d’être plus prudent et regardant , concernant le traitement des sujets comme l’émigration clandestine et de bien revoir les informations et chiffres diffusés sur les réseaux sociaux .
Sur les trois cent (300) personnes , portées disparues aux larges du Maroc , le ministre de l’intérieur a confié que deux cent soixante seize (276) personnes sont actuellement internées à Dahla au Maroc , et que le ministère des affaires étrangères du Sénégal, en collaboration avec les autorités marocaines et mauritaniennes a pris toutes les dispositions pour leur acheminement au Sénégal.
» Évitons de politiser des sujets aussi sérieux, l’état du Sénégal et les ONG ont la même mission » .A t-il conclu.