Selon Libération qui revient sur cette affaire avec des révélations explosives, c’est d’ailleurs ce lundi que Moussa Ouédraogo (Burkinabé), Oumar Samb, Mamadou Diop dit « Dave », Khalifa Ababacar Dia dit « Kalz » et Ousmane Diouf dit « Nguess » qui n’avaient pas d’avocats alors qu’on est dans une procédure criminelle, feront face au juge.
Mais, à en croire Libération, dans cette affaire, tout accable Bougazelli qui était le parrain de cette mafia comme nous le révélions dans notre dernière livraison. En plus des sommes trouvées dans le coffre de sa voiture, des dépositions accablantes, du film de son arrestation en flagrant délit, les gendarmes ont intercepté des messages audios que Bougazelli a envoyé à ses complices et clients, histoire de leur faire croire qu’ils ne risquaient rien en travaillant avec lui.
« Damadone kaff rek, bilahi walahi je chahutais »
Dans un premier enregistrement, présenté à l’ancien député lors de son audition sous le régime de la garde à vue qui lui a été notifiée vendredi à 17 heures, Bougazelli, qui échangeait avec un potentiel client, affirmait collaborer dans son business avec des commandants de brigade dont… « le commandant Mbengue de la Brigade de Recherches et un procureur qui l’a aidé à dénouer l’affaire Thione Seck » qui a fait la case prison pour trafic présumé de faux billets.
Le commandant Abdou Mbengue est en fait le patron de la Section de Recherches -et non de la Brigade de Recherches sous la coupe d’Insa Seck-qui a neutralisé ce réseau grâce à un travail de renseignement acharné comme nous l’avons relaté dans notre dernière livraison. Invité à donner des explications sur cet enregistrement, Bougazelli a perdu tous ses moyens de défense face au … commandant Mbengue : « Damadone kaff rek, bilahi walahi je chahutais », a-t-il lâché, surpris et confus.
Dans le deuxième audio, Bougazelli, qui parlait avec ses complices, évoquait des paquets en euros et en dollars à livrer. Mais, il a assuré, face aux gendarmes, n’avoir jamais tenu ces propos et que ce ne serait pas sa voix dans l’audio. Dans le troisième enregistrement, il affirmait, parlant à un client, qu’il n’avait que des coupures de 100 dollars en billets noirs. Il a aussi remis en cause, sans convaincre, l’authenticité de cet enregistrement.