La détention de Guy Marius Sagan n’est rien d’autre qu’une stratégie sournoisement élaborée depuis longtemps dont la finalité est de le museler et de «tuer» l’activiste. C’est du moins la position de son organisation.
Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (frapp) considère l’arrestation et l’emprisonnement de Guy Marius Sagna comme étant un gros scandale. Les animateurs de ce mouvement estiment qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une «cabale» montée de toutes pièces par le régime de Macky Sall, utilisant la justice et les forces de sécurité comme bras armé pour se débarrasser de Guy Marius Sagna et de l’organisation Frapp France Dégage, dont le seul tort est d’être debout contre l’impérialisme et l’oppression sous toutes leurs formes, mais aussi pour la défense de l’État de droit et de la démocratie, mais aussi des opprimés. «Guy Marius Sagna dérange. Ce qui arrive aujourd’hui avec son arrestation et sa détention arbitraires entre dans une stratégie sournoisement élaborée depuis longtemps dont la finalité est de le museler, de le ‘tuer’», disent-ils. Guy Marius Sagna a été arrêté pour un post qu’il aurait partagé sur Facebook portant sur la France qui prépare un attentat terroriste au Sénégal. Mais à en croire ses partisans, il s’agit du texte liminaire de la conférence de presse de l’organisation Frapp France Dégage, tenue l’avant-veille, lundi 15 juillet 2019. Mieux, ils jurent que ce texte n’a pas été partagé par Guy Marius Sagna sur sa page Facebook, contrairement à ce qu’ils disent. D’après eux, c’est le Frapp, personne morale, qui est l’auteur du texte, et non Guy Marius Sagna intuiti personae. «Guy Marius Sagna n’était pas sur le présidium à cette conférence de presse, comme vous pouvez le vérifier sur les images relayées par les organes qui ont fait la couverture médiatique. Certes Guy Marius Sagna est membre du Frapp. Mais il n’en est pas le coordonnateur. Alors, protégeons le soldat Guy Marius Sagna, protégeons la liberté et l’État de droit», assènent-ils, ajoutant qu’aucun autre membre de l’organisation Frapp France Dégage ni les membres de Frapp France Dégage qui regroupe 17 organisations, n’a été arrêté ou interrogé.
Guy Marius Sagna a été arrêté le mardi 16 juillet, un peu après 10 heures, par quatre éléments de la section de recherches de la gendarmerie de Colobane. Il a été inculpé pour «fausse alerte au terrorisme». Les animateurs du Frapp rappellent que le député de Benno Bokk Yaakaar Khouraïchi Niasse n’a à ce jour été ni arrêté ni interrogé, lui qui, pour justifier la concession par l’État du Sénégal de blocs pétroliers à l’entreprise française Total a affirmé que: «(…) Quand la France est venue demander qu’on lui donne une zone pour exploration, si le Président Macky Sall avait refusé de lui concéder cela, la France allait ouvrir les portes du Sénégal aux djihadistes du Mali pour qu’ils viennent perpétrer des attentats, elle aurait aussi réarmé les rebelles casamançais et créé d’autres problèmes dans le pays». Il a fait cette déclaration à Kasnack (Kaolack), le 18 février 2019, lors d’un meeting organisé par les jeunes de l’Afp. Trois mois plus tard, le 21 mai 2019 précisément, c’est Christophe Castaner, ministre français de l’Intérieur, en visite au Sénégal, qui a affirmé sans ambages que «le terrorisme est présent au Sénégal».