Vallée du fleuve Sénégal : Des élus outillés pour la gestion des terres.

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1998

Sur un potentiel de 375.000 ha, le bassin du Fleuve Sénégal offre au Sénégal 240.000 hectares de terres irrigables, ce qui fait de la zone d’intervention de la Saed, une bande où l’eau et la terre existent en abondance. La gestion de ce trésor n’a pas été bien menée durant les premières années qui ont suivi la naissance des communautés rurales.

A la suite du désengagement de la Saed de plusieurs de ses fonctions, des pratiques inappropriées sont apparues dans le delta et le reste de la vallée du fleuve Sénégal, malgré l’existence de plusieurs textes et lois régissant la gestion et l’utilisation des ressources naturelles. Ces pratiques avaient pour noms : occupation illégale de terre, prolifération d’aménagements hydro-agricoles hors normes, affectations foncières non transcrites. Le corollaire à cette situation est l’abandon spontané des superficies cultivables au bout de deux ans, la recrudescence de conflits entre usagers de ces ressources naturelles. A cela s’ajoutent une absence de référentiel et une méconnaissance des limites des territoires ruraux.

Amadou Tidiane Ndiaye, maire de la commune de Ronkh rappelle que : « c’était des repaires représentés soit par un arbre, soit par un marigot ou une carrière. Il n’y avait pas de GPS pour une délimitation pendant les installations des attributaires après délibération. Et le hic, c’est que ces attributions ont précédé le Plan d’occupation et d’affectation des sols- POAS ».

Son collègue de la commune de Ross-Béthio, Amadou Bécaye Diop, par ailleurs, Directeur national des équipements scolaires, ajoute : « les informations foncières n’étaient pas disponibles pour éviter le problème des conflits ».

C’est dans cet environnement, que dès la cinquième Lettre de Mission de la Saed, cette société nationale de développement rural a tout mis en œuvre pour démarrer la mise en œuvre de l’un de ses nouveaux domaines d’activités, en l’occurrence, l’assistance aux collectivités locales pour la gestion de l’espace. Trois outils et supports seront développés et mis à la disposition des élus locaux sans compter le renforcement de capacités de ces derniers à une meilleure connaissance de leur fonction. Il s’agit notamment du Plan d’Occupation et d’Affectation des Sols (POAS) qui est un outil de planification locale dont l’élaboration a consisté à établir un consensus entre les acteurs locaux sur une répartition de l’espace entre usages reconnus prioritaires et des règles de gestion.

Le maire Amadou Bécaye DIOP de la commune de Ross-Béthio se réjouit de la disponibilité du POAS : « Maintenant que les informations sont là, tous les conflits ont trouvé solution en permettant aux différentes parties de s’entendre ». De l’avis de l’édile de Ross-Béthio, « il reste maintenant à capitaliser ces outils et les étendre à toutes les collectivités locales de notre pays ».

La Charte du Domaine Irrigué (CDI) et le Système d’Informations Foncières (SIF) sont aussi des outils performants qui permettent aux élus du delta et de la vallée du fleuve Sénégal de gérer rationnellement et dans la transparence les ressources foncières.

Mbagnick Kharachi Diagne/CHRONIQUES.SN

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