Les députés du groupe Liberté et Démocratie ont beaucoup insisté sur la date de retour de Karim Wade hier, lors du vote du budget du ministère de la Justice. Marie Sow Ndiaye, Toussaint Manga, Bara Dolli ont insisté sur cette question. Mais, du côté du pouvoir, c’est Abdou Mbow qui leur a apporté la réplique.Selon le député Thiessois, 3e vice-président de l’Assemblé nationale, la réponse n’est pas à chercher du côté du pouvoir, car elle est entre les mains de l’opposition. Pour Abdou Mbow, il leur suffit juste de poser la question à Me Madické Niang qui avait accompagné Karim Wade dans l’avion qui le transportait au Qatar. Le député Cheikh Seck abonde dans le même sens. Selon le député socialiste, si l’opposition tient tant à connaitre la vérité sur Karim Wade, elle doit juste poser la question à Madické Niang, « qui était au cœur des négociations ».
Mais Me Madické Niang refusera de lâcher le plus petit mot. « J’ai été interpellé dans l’affaire Karim Wade, je ne répondrai pas, parce que j’ai été son avocat. Et en tant qu’avocat, je n’ai pas le droit de parler des affaires que j’ai eu à traiter. L’obligation qui me lie vis-à-vis de mon client, ne me permet pas d’en parler publiquement », s’est excusé Madické Niang. Qui a rappelé son passage çà la tête du département de la justice.
« Je n’ai jamais entravé l’action de la justice quand j’étais Garde des Sceaux. Je le dis devant ces magistrats. Je suis fier d’avoir été le ministre de la Justice qui a eu à refuser de poursuivre Macky Sall, en disant au Procureur de prendre la décision qu’il juge opportune et il a fini par classer sans suite. Je suis fier d’être le ministre de la Justice qui a permis à Idrissa Seck de bénéficier d’un non-lieu », a déclaré Madické Niang.
Avant de s’attaquer frontalement au Garde des Sceaux. « M. le ministre, c’est sur ce terrain que je vous attends. On doit se rappeler que la justice est un attribut de Dieu. J’ai eu beaucoup de peine en vous écoutant parler de jugement dans le cadre de l’affaire Khalifa Sall. Avant le jugement, il y a le règlement du dossier. Vous êtes allé trop vite pour dire qu’on va les juger, alors qu’il peut bénéficier d’un non-lieu. M. le ministre, le crédit de la justice est largement entamé.
Les Sénégalais ne se retrouvent plus dans ce qui fait notre justice. Vous avez l’obligation de faire en sorte que ces hommes de valeur puissent rendre la justice en âme et conscience. Je compte beaucoup sur vous pour cela. Que vous soyez non plus le conseiller du Président Macky Sall mais que vous soyez un ministre de la Justice, qui laissera les magistrats juger en toute indépendance. Aucune forme d’entrave dans l’action judiciaire ! »
Les Echos