Le fondateur du mouridisme, Serigne Touba, a effectué plusieurs visites à Saint-Louis, en d’autres occasions, même si son passage dans la vieille ville sur la route de son exil au Gabon en 1895 est le plus connu.
De Saint-Louis, le saint-homme disait que personne n’aurait le courage de porter des chaussures pour y marcher si seulement elle connaissait les bienfaits qu’elle contenait.
Selon des sources proches de la section culturelle du Kureel qui organise le Magal des deux Rakkas, Serigne Touba est venu pour la première fois à Saint-Louis en 1872-1873, sur invitation de son ami Cheikh Malamine de Guet-Ndar, alors qu’il n’avait que 18 ans.
Il y a effectué une deuxième visite en 1884 à Darou Salam comme on appelait Saint-Louis avant les colons pour répondre, au quartier Sud, à une autre invitation de Mame As Kamara, marabout de son premier hôte.
Cette fois-ci, le cheikh qui venait tout juste de créer, la confrérie mouride à Mbacké Kadior, était accompagné de son fidèle talibé Cheikh Ibra Fall.
Le marabout continue son chemin pour se rendre en Mauritanie, laissant à Saint-Louis son fidèle compagnon Cheikh Ibra Fall qui y séjournera de bonnes années.
En 1895, Cheikh Ahmadou Bamba revient à Saint-Louis sur le chemin de son exil au Gabon marqué surtout par sa prière dans le bureau du gouverneur aujourd’hui commémoré par cet événement qu’est le Magal des deux Rakkas.
A Saint-Louis, le fondateur du mouridisme a eu à passer dans différents endroits notamment chez Ahmed Khouraïch, emplacement de l’école Khayar Mbengue et au Laboratoire de Sor où il était enfermé, chaque nuit, du 18 août au 4 septembre 1895
Il ne lui était permis de se rendre qu’au crépuscule à la mosquée Zinc de Balacos ( quartier ) où il recevait ses amis et fidèles parmi lesquels plusieurs dignitaires et marabouts de la vieille ville.
Après le laboratoire, il a été déporté au Rognât Nord, la veille de son audience avec le gouverneur de Saint-Louis et son procès intervenu dans l’un des bureaux des adjoints au gouverneur actuel, Serigne Touba a été envoyé pendant une semaine au Jardin d’essai.
L’histoire retient également son passage dans la vieille ville après son exil au Gabon en guise de remerciement aux populations pour le soutien lors des dures épreuves vécues avec le colon.
Lors de son arrestation suivie de sa déportation en Mauritanie, il n’a pas eu l’occasion de passer beaucoup de temps à Saint-Louis qui n’était qu’une escale. Cependant il a eu l’opportunité de croiser cet autre seigneur de l’Islam et non moins cousin Seydi Hadji Malick Sy qui, selon les témoignages dignes de foi, est venu lui rendre une visite de courtoisie à la gouvernance.
De retour de la Mauritanie, il pallie ce manquement en passant quelques moments chez ses amis comme Yamar Diop Béthio et Doudou Seck Bouel Mogdad.
La prière de deux rakkas effectuée, le 5 septembre 1895, dans le bureau du gouverneur de Saint-Louis est célébrée depuis plusieurs années par la communauté mouride.
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