Arrêté pour avoir brûlé un billet de banque, Kémi Séba ou Stellio Giles Robert Capo Chichi de son vrai nom, a été jugé puis relaxé, ce mardi, par le Tribunal de Grande instance de Dakar (TID). Il comparait, en compagnie de son co-accusé Alioune Iba Abatalib Sow, poursuivi pour complicité.
Kémi Kéba sort de prison ragaillardi, avec la conviction qu’il a remporté une nouvelle bataille contre le «néo-colonialisme». Le Tribunal de Grande instance de Dakar, l’a relaxé purement simplement. Dans les liens de la détention depuis cinq jours, l’activiste a été jugé ce mardi, pour avoir brûlé publiquement un billet de Banque. C’était le 19 août 2017, à la Place de l’Obélisque à Dakar, lors d’une manifestation contre la « France-Afrique».
Habillé d’un ensemble « Wax », la carte de l’Afrique à l’effigie, Kémi Séba s’est présenté devant le Tribunal décontracté, tout comme son co-accusé, Alioune Iba Abatalib Sow, poursuivi pour complicité. Il lui était reproché d’avoir procuré à Kémi Séba le briquet qui a lui permis de brûler le billet en question (5000 F Cfa, Ndlr).
Devant de la barre, Kémi Séba a reconnu les faits. Il a expliqué qu’il s’agissait d’un acte «symbolique pour alerter l’opinion sur les effets néfastes de cette monnaie sur l’économie des pays africaines ».
Même s’il admet avoir acheté le briquet qu’il a remis Kémi Séba, Alioune Iba Abatalib Sow a nié les faits qui lui sont reprochés.
« On m’a juste de demandé d’acheter un briquet que j’ai ensuite remis à Kémi Séba. Mais je ne savais pas qu’il s’en servirait pour brûler le billet de banque », s’est –il défendu.
« Je confirme à 100 %. Je lui ai juste demandé d’acheter un briquet, mais il ignorait totalement ce que à quoi je voulais m’en servir », lui, dédouane Kémi Séba.
« Mon objectif ce n’était pas pour nuire à la BCEAO ou enfreindre la loi sénégalaise la justice sénégalaise que je respecte. C’est un cri de douleur que j’ai voulu envoyer aux dirigeants africains sur de la souffrance de mon peuple », insiste le président de l’ Ong Urgences Panafricaines.
« Non, ce qu’il a fait, c’est un acte d’impolitesse et de l’indiscipline (…) C’est inadmissible« , charge violemment, Me Mbaye Sall, un des avocats de la Partie civile.
« Quand on mène un combat, on doit le faire dans les règles de l’art et non en s’attaquants aux instituions et à ses symboles », assène Me Mbaye.
Son collègue Me Pape Jean Sèye, moins virulent, a néanmoins accusé l’activiste d’avoir profité de l’hospitalité sénégalaise pour s’attaquer aux autorités. Dans son réquisitoire, le procureur après avoir fait la genèse des faits, a estimé qu’aucune charge ne peut être retenue contre le nommé Abatalib qui n’est en rien coupable, et en conséquence, il doit être relaxé.
Quant à Kemi Seba, la parquetière, a requis 3 mois assortis du sursis.
Les avocats de la défense vent debout, ont demandé la relaxe pure et simple.
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