A la demande du ministre de l’agriculture et de l’équipement rural, Dr Pape Abdoulaye Seck, Africa Rice organise, depuis lundi, un atelier sur la gestion intégrée de la riziculture, au profit de 55 producteurs, techniciens supérieurs en agriculture, commerçants, de certains jeunes qui veulent mettre en œuvre des projets dans le domaine de la riziculture, et autres acteurs de la filière riz local.
Supervisée et animée par le directeur de la station régionale du Sahel d’Africa Rice, Dr Kabirou Ndiaye et le Dr Karim Traoré, cette session de formation permettra, pendant 15 jours, à ces 55 participants, venus des régions de Sédhiou, Kolda et Ziguinchor, de plancher sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour mieux gérer et améliorer la production rizicole au Sénégal.
Selon Dr Kabirou Ndiaye, ces derniers, avec l’appui d’un chercheur de l’Isra, Souleymane Diallo, auront l’occasion d’étudier la morphologie, les différentes phases de la croissance du riz et du développement végétatif de la plante.
Dans les locaux du nouveau centre de formation de cette institution de recherches agricoles, situé à Ngallèle/Boudiouck, dans la capitale du Nord, les séminaristes étudieront les itinéraires techniques, les travaux de préparation et de fertilisation du sol, les différentes techniques de lutte contre la salinité, de semis, d’implantation de la culture, les travaux d’entretien, de traitement et de protection phytosanitaire de la plante.
Selon Karim Traoré, chercheur à AfricaRice, les participants seront édifiés sur les différentes techniques de gestion de l’eau, d’irrigation des parcelles rizicoles, de production et de certification de semences de qualité, sur les phases de la récolte, notamment, sur les travaux de conditionnement, portant essentiellement sur les techniques de battage, de vannage et de séchage du paddy bord-champ.
Pour Karim Traoré, il s’agira surtout d’expliquer aux participants comment produire un riz de qualité, les raisons fondamentales pour lesquelles les pays africains doivent impérativement produire le riz qu’ils consomment et arrêter d’importer massivement cette denrée de première nécessité.
De l’avis de M. Traoré, le premier intrant agricole demeure la semence car, « avec une très bonne semence, les producteurs pourront, à coup sûr, enregistrer à l’issue de la campagne agricole, de très bons rendements ».
Cependant, a-t-il poursuivi, ces derniers doivent savoir aussi qu’une ressource humaine de qualité constitue aujourd’hui « le véritable premier intrant, dans la mesure où cette dernière doit être bien formée et capable de démultiplier ses connaissances à la base, ce qui permettra aux paysans d’utiliser correctement toutes les techniques de production, de respecter les itinéraires techniques et le calendrier cultural ».
Dans le même sens, Dr Kabirou Ndiaye a longuement insisté sur l’urgence et la nécessité, pour ces pays africains, de relever tous les défis de l’autosuffisance en riz.
Il a laissé entendre qu’il n’est plus question de se contenter de cette grande quantité de riz de mauvaise qualité qui nous vient d’autres continents. Car, non seulement, ce riz est impropre à la consommation mais, il a été conservé pendant plus de 5 ans dans des magasins de stockage.
Oumar Baldé, producteur domicilié à Kolda et Kadidiatou Bah, productrice originaire de Vélingara, se sont réjouis, au nom de ces 50 participants, des efforts déployés par le ministère de l’agriculture et Africa Rice pour organiser conjointement cette session de formation. Ils ont mis en exergue l’importance de cet atelier axé sur la gestion intégrée de la riziculture et qui leur permettra de savoir dans quel et dans quelle mesure ils pourraient contribuer efficacement à l’autosuffisance en riz au Sénégal.
Mbagnick Diagne