Le Festival de jazz de Saint-Louis doit davantage s’ouvrir s’il veut continuer à exister. C’est l’avis d’Ablaye Cissokho. Le célèbre koriste Saint-Louisien, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse co-organisée avec le bassiste Habib Faye pour présenter leur projet commun dans le cadre de la plateforme musicale Cola nuit Café déroulée à Saint-Louis autour du concept scène de minuit, en off du 24ème Festival international de jazz de Saint-Louis, pense que les choses doivent bouger.
Ablaye Cissoko n’est pas allé par quatre chemins pour indiquer aux organisateurs de Saint-Louis jazz la voie à suivre pour éviter les nombreux couacs liés à la programmation et aux problèmes financiers qui risquent dans le futur de plomber encore plus le festival. Pour lui, le Festival de jazz a besoin d’ouverture pour survivre et il pense que ce serait simpliste de vouloir mettre tous les couacs sur le dos de la programmation. «Le festival a besoin d’ouverture, tout ne se limite pas seulement à la programmation, car les chargés de la programmation ont des rôles très limités. S’ils proposent des musiciens alors que le bureau n’a pas d’argent, il y a problème» estime-t-il. La démarche à suivre serait, selon Ablaye Cissoko, que les organisateurs prennent le temps de s’arrêter un moment pour évaluer le chemin déjà parcouru et ouvrir de nouvelles perspectives. «Après cette édition, nous devons nous regarder les yeux dans les yeux pour éviter les problèmes», suggère Abdoulaye Cissoko qui considère que les organisateurs ont beaucoup de volonté, mais ne sont pas aidés.
Dans sa lancée, il a suggéré aux organisateurs d’aller voir ce qui se fait à travers le monde dans les grands festivals pour que Saint-Louis jazz en bénéficie pleinement. Le koriste saint-louisien a été appuyé dans ses dires par Habib Faye qui a invité le Saint-Louis jazz à mieux rebondir. Son manager Aziz Fall a demandé aux organisateurs de profiter de l’expérience de Cissoko, car pour lui, on ne réinvente pas une roue qui existe déjà. M. Fall n’a pas non plus manqué d’inviter l’Association Saint-Louis jazz à ne pas baisser les bras, et les autorités locales à davantage soutenir le festival ainsi que ses organisateurs pour que ce bel instrument de promotion de la destination Saint-Louis ne meurt pas.
Depuis quelques années, les défections de têtes d’affiche qui se multiplient inquiètent beaucoup les acteurs culturels qui continuent de tirer sur la sonnette d’alarme et de plaider pour que les dispositions nécessaires soient prises afin de pérenniser le Festival international de jazz de Saint-Louis qui, malgré les difficultés qu’il traverse, a tout de même réussi à inscrire son nom dans l’agenda mondial des grands festivals de musique.
CHEIKH NDIONGUE www.ndar24.com