COUR D’HISTOIRE : POURQUOI IL N’Y A PAS DE JOUEUR NOIR EN ARGENTINE

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La composition exclusivement blanche, toujours blanche, de l’équipe de football d’Argentine a-t-elle déjà chatouillé votre curiosité? Pour faire court, cette équipe est la seule en Amérique du Sud qui n’a jamais, mais alors JAMAIS eu de joueur noir! En effet, derrière ce pâle portrait de l’équipe de football, se cache une réalité autrement choquante du pays : en 2022, l’Argentine est le seul pays du continent Américain où il n’y a pas de noirs! Alors que les noirs formaient près de la moitié de la population d’Argentine en 1778, un génocide prémédité et systématiquement implémenté les réduira à 30% de la population au moment de l’indépendance en 1816. S’en suivront plusieurs décennies de politique négrophobe où ils seront progressivement exterminés.
Que s’est-il exactement passé?
Les Textes de Camara Laye vous présentent l’histoire très peu connue, très peu médiatisée, car soigneusement ensevelie par l’Argentine.
La politique du blanchiment de l’Argentine fut instiguée et implémentée par une succession de pouvoirs politiques avec des dirigeants comme Mariano Moreno, Bernardino Rivadavia et Domingo Faustino Sarmiento. D’abord, les hommes noirs furent les combattants des multiples guerres d’indépendance de l’Argentine menées de 1810 à 1818 contre l’Espagne colonialiste mais aussi contre les pays voisins : l’Uruguay, le Paraguay et le Pérou. Avec de fausses promesses de meilleures conditions de vie que les politiciens leur avaient avancées, les hommes noirs seront en première ligne sur différents fronts, servant de boucliers humains. C’est ainsi qu’ils ont péri massivement. Après 8 ans de guerres à servir de chair à canon, leurs veuves et enfants ne bénéficieront d’aucune amélioration de conditions de vie promises.
Ensuite, les épidémies de fièvre jaune qui se sont succédées en Argentine de 1852 à 1871 vont malheureusement décimer le reste des noirs Argentins qui avaient survécu aux guerres d’indépendance. La cruelle réalité est que le pouvoir politique négrophobe avait refusé de fournir des soins médicaux aux villes et quartiers majoritairement noirs, les abandonnant à la merci des épidémies. À ce stade, à la fin du 19ème siècle, il ne restait plus qu’une très faible population de noirs en Argentine, des femmes majoritairement (car leurs hommes avaient péri dans les guerres d’indépendance).
Autour de 1900, les pouvoirs politiques lancent une dernière opération de blanchiment de l’Argentine en ouvrant le pays aux migrants Européens qui fuyaient la première et la deuxième guerres mondiales ; et parmi ces migrants Européens, de nombreux Nazis qui fuyaient la justice des alliés. Vous pouvez deviner la conséquence raciale sur l’infime population restante des noirs Argentins. Il naîtra un phénomène sadique : les femmes noires, pour éviter que leurs progénitures subissent la ségrégation et l’oppression qu’elles ont connues, vont chercher à avoir uniquement des enfants métisses avec tout blanc qui était intéressé. Il fallait être le plus clair possible pour moins subir la ségrégation. Les enfants métisses qui naîtront, à leur tour, vont chercher à faire uniquement des enfants avec des hommes blancs, etc…. Cette pratique répétée en deux générations, a dilué et fait disparaître les traits et le phénotype afros, complétant ainsi le long processus de génocide de la population noire de l’Argentine.
En 2022, à la minute où nous sommes, les noirs en Argentine représentent moins de 0,5% de la population. Les rares noirs que vous y verrez sont soit des diplômates (ambassadeurs) postés par les pays Africains, soit des touristes non avertis qui ne vont pas tarder à fuir la négrophobie qui y est d’un autre degré.
La composition de l’équipe de football de l’Argentine n’est qu’une petite partie visible d’un immense iceberg national.
Les Textes de Camara Laye »

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